L'ère de la "flûte"

Fraîchement rentrée d'un mini-très-court séjour en France, j'ai eu malgré tout l'occasion durant ce passage éclair d'aller voir le spectacle de Florence Foresti, qui, il faut l'avouer, ne s'est pas trop foulée pour son "Foresti Bercy Party". Elle l'annonce certes dans son premier sketch, soi dit en passant. C'était bien, marrant parfois, étonnant à d'autres moments mais il ne faut pas s'attendre à du Foresti pur jus comme on en a vu jusqu'à présent. 

Cependant, elle dénonce un paquet de choses durant une bonne heure et demi. Déguisées sous forme de parodies--celle de Shakira m'a fait pleurer de rire, je dois bien l'avouer--ses critiques de la société actuelle, et notamment celle de la place et de l'image de la femme, visent juste.

C'est marrant, je me suis dit, on est plusieurs personnes, ces derniers mois, dernières semaines, à se demander ce que c'est que cette société de merde dans laquelle on vit actuellement???! C'est rassurant de voir qu'on est pas des cas isolés dans notre coin. Mais c'est flippant aussi. C'est vrai quoi. C'est quoi ce quotidien où on te pourrit d'offres Lets Bonus (pour n'en citer qu'un), on te gave de pubs à la tv, à la radio, dans les journaux et les magazines dans lesquelles on ne te vante pas seulement les bienfaits de tel ou tel article de consommation, mais où on en arrive à te faire croire et te persuader que pour être heureux, il faut que tu l'achètes!!!!!!!! Que ton bonheur dépend de ça!!!!! Il faut vraiment pas aller chercher bien loin. C'est simple. TOUS les slogans des pubs le matraquent "remplis ta vie de bonheur avec....", "voyez la vie en rose avec..." etc... Et pas seulement heureux. Belles et beaux. Plein(e)s de vitalité. Plus intelligents. Plus musclés. Plus minces. Plus riches. Plus. Plus. Plus. Ah y'a les moins aussi. Moins gros. Moins moche...ect

Moins con? Ouais pour ça, faudrait juste se déconnecter de la matrice et aller vivre comme un ermite au fin fond de la pampa argentine. 

Nous sommes entrés dans une société de consommation poussée à son paroxysme. Acheter. Dépenser. Encore plus. Toujours plus. On peut bien critiquer les traders qui jouent avec des milliards et la vie de millions de gens. Mais on parle beaucoup moins des as du marketing qui jouent de la même manière avec la vie d'autant de personnes. J'ai l'impression qu'aujourd'hui tout est centré sur l'image. Il faut être beau et belle pour réussir sa vie. Jeune aussi, les vieux on s'en débarrasse aussi vite que possible. C'est moche les rides, non?! Sinon comment expliquer ces centaines de milliers d'euros dépensés chaque année en chirurgie esthétique? Et cette course scientifique et pharmaceutique à la recherche de la jeunesse? Bon, la quête du Saint Graal ne date pas d'aujourd'hui, je dois l'admettre. J'ose croire qu'à l'époque des chevaliers de la table ronde, on était plus préoccupé par le pouvoir de devenir éternel à n'importe quel âge que celui d'être jeune et beau éternellement.

Petite question: juste là, comment se fait-il que les anciens soient respectés, admirés, pris en exemple et même vénérés dans d'autres sociétés comme en Chine ou encore dans la grande majorité de tous les peuples qui n'ont pas (encore) sombré dans l'ère de la consommation? C'est à quel moment qu'on a dérapé?...

Depuis quand l'aspect physique d'une personne est l'unique référence à prendre? C'est quoi la différence entre un être humain et un mannequin en vitrine d'un magasin? Non seulement on est devenus des cintres ambulants portant des vêtements qu'on nous a dictés de porter, oui, ça s'appelle "la mode". Mais en plus, le marketing a réussi à gommer sournoisement les autres attributs humains tels que la curiosité, l'originalité, l'intelligence, la capacité à être critique et à penser, le respect, la générosité, le partage...la liste est trop longue. Comment expliquer sinon le malaise ambiant chez la plupart de nos congénères? Comment expliquer le taux incroyable de suicides, de dépressions? Comment expliquer qu'autant de gens se sentent vides ou pas vraiment heureux? Je ne l'invente pas, les chiffres parlent d'eux-même. Comment expliquer cela lorsqu'on vit dans une société où tout, absolument tout est à notre portée de porte-monnaie? Serait-ce parce que ce qu'on nous vend, c'est du vent?...

Pour en revenir à mes moutons, comme le dit si bien Foresti, aujourd'hui la mode est à la pute. Ou à la "flûte" pour ne pas choquer les âmes sensibles (si jamais elles existaient encore). Et bien oui de nos jours, si t'as pas des talons de 12, un corps mince, des seins 95D, une taille fine, une grosse bouche, des yeux de biche, une looongue chevelure et la robe moulante/le micro-short qui va avec, t'es pas une femme désirable. Si tu ne bouges pas lascivement ton cul ou tes seins dans tous les sens, t'es pas franchement considérée. Il n'y a qu'à allumer la télé, mettre MTV (par ex) et regarder quelques clips pour finir de s'en convaincre. Sauf que ce que je vois moi, c'est la description en tous points d'une prostituée, une péripatéticienne, une pute quoi! Et ouais. Si t'es pas une pute, t'es pas une femme. 

Putain, ça fait peur quand même! Les féministes ont du souci à se faire. Des années de revendications pour en arriver à Ça????! Et après on s'étonne des violences machistes? Des déviances sexuelles? De l'objetisation des femmes? Mais si on en bouffe cette image de la femme toute la journée, et si on est (je parle pour mes consoeurs) nous-mêmes complices de cet engrenage en laissant passer ça comme si de rien n'était, comment va t'on rétablir notre propre image? Ah ouais, mais c'est pas grave, on est trop fashion...!

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Recién llegada de una mini estancia en mi Francia, tuve la oportunidad de ir a ver el show de una cómica francesa, Florence Foresti, quien, hay que decirlo, no puso muchísimo esfuerzo en su último espectáculo “Foresti Bercy Party”. Ella misma lo anuncia en su primera aparición en el escenario. Es divertido, con sorpresas pero no cabe esperar ver uno de sus show habituales.

Ella denuncia sin embargo muchas cosas durante una hora y media. Encubiertas bajo unas parodias –la de Shakira me hizo llorar de tanto reírme, debo admitirlo–, sus criticas de la sociedad actual, y sobre todo del lugar y de la imagen de la mujer, se revelan muy justas.

Es chistoso pensé, somos ya varias personas, en estos últimos meses, últimas semanas, en preguntarnos qué es esta sociedad de mierda en la cual estamos viviendo???! Me reconforta ver que no somos casos aislados. Pero me da miedo también. Es verdad. Qué es esta vida cotidiana donde te llegan por doquier ofertas para cualquier tipo de cosas como Lets Bonus (para hacer referencia a una web sola), donde te sirven anuncios de todo tipo en la tv, la radio, los diarios y las revistas y donde no sólo te explican las virtudes de tal o tal producto de consumo pero te llegan a hacer creer que para ser feliz tienes que comprarlo!!!!!!! Que tu felicidad depende de ello!!!! No hay que buscar muy lejos. Es muy simple. TODOS los lemas publicitarios lo gritan “llena tu vida de felicidad con…”, “Ve la vida de color rosa con…” ect… Y no sólo nos quieren ver felices. Guapos y guapas. Llen(a)os de vitalidad. Más inteligentes. Más mamados. Más flacos. Más ricos. Más. Más. Más. Ah menos también. Menos gordos. Menos feos…ect

Menos estúpidos? Ah pero para eso, habría que salir de la matriz e irse a vivir en el medio de la pampa argentina.

Hemos entrado en una sociedad de consumo que llegó a su paroxismo. Comprar. Gastar. Aún más. Siempre más. Bien se puede criticar a los traders que juegan con billones de dólares y billones de vidas humanas. Pero se habla mucho menos de los maestros del marketing que juegan de la misma manera con la vida de tantas personas. Tengo la sensación de que hoy todo está basado en la imagen. Te dicen que hace falta ser guapo y guapa para tener éxito en tu vida. Joven también, pues hay que quitar a los viejos lo más rápido posible. Son feas las arrugas, no?! Si no, cómo explicar estos centenas de miles de euros/dólares gastados al año en cirugía estética?  Por sólo hablar de eso. Y cómo explicar esta carrera para alcanzar la juventud que siguen los científicos y las farmacéuticas?  Bueno, la búsqueda del santo graal no es de ahora, lo admito. Pero quiero creer que en la época medieval, los caballeros de la mesa redonda no buscaban alcanzar la juventud y belleza eterna, sino la eternidad sin más.

Pequeña pregunta: por cierto, cómo se hace que en otras sociedades, como en China o en pueblos que no cayeron (aún) en la era del consumo, los viejitos sean considerados como sabios, que sean tomados como ejemplos, que sean respetados y hasta venerados? Cuando hemos empezado a desviarnos hacia otro camino?...

Desde cuando el aspecto físico de una persona es la única referencia para definirla? Cuál es pues la diferencia entre un ser humano y un maniquí dentro del escaparate de una tienda? No sólo nos hemos convertidos en perchas ambulantes, llevando ropa que nos han dictado, si, eso se llama “la moda”. Pero el marketing ha también conseguido borrar de manera insidiosa los otros atributos del ser humano como la curiosidad, la originalidad, la inteligencia, la capacidad a ser crítico y a pensar, el respeto, la generosidad, el hecho de compartir y aportar…la lista es demasiado larga. Cómo explicar pues el malestar ambiente que ronda entre la gente estos días? Cómo explicar la tasa increíble de depresiones, de suicidios? Cómo explicar que tanta gente se siente vacía o no del todo felices? No lo invento, los números hablan por si mismos. Cómo explicar esto en una sociedad donde todo, absolutamente todo está al alcance de nuestros monederos? Seria porque lo que nos venden es nada más que puro viento?...

Para regresar al tema principal de este post, como bien lo dice Florence Foresti, hoy la moda es ser una puta. O una “flauta” para no chocar las almas sensibles (si todavía existen). Pues si señores, señoras, hoy si no llevas tacones de 12 centímetros, si no tienes un cuerpo flaco, unos pechos 95D, una talla marcada, unos labios gruesos, unos ojos de bambi, un cabello laaaaargo y el vestido pegado o el micro-short que van a conjunto, no eres una mujer deseable. Si no mueves tu culo de manera lasciva o tus boobs en todas direcciones, no eres considerada. Solo hace falta prender la televisión, mirar el canal MTV (por ejemplo) y ver unos videoclips para convencerse. Excepto que yo, lo que veo, es la descripción en todos puntos de una prostituta, una puta! Pues si, hoy si no eres una puta, no eres mujer.

Joder, da miedo! Las feministas pueden preocuparse. Años y años de luchas para llegar a esto???! Y después uno se sorprende de la tasa de violencias machistas? De las desviaciones sexuales? De la conversión de la mujer en objeto? Pero si nos sirven esta imagen todo el santo día, y si, lo peor, somos (hablo por mis hermanas) nosotras mismas cómplices de este círculo vicioso y dejamos pasar mensajes así como si nada, de qué manera vamos a restablecer nuestra propia imagen de mujeres? Ah pero no pasa nada, vamos a la moda…!